Avignon à l'Unisson

Anna Politkovskaïa ne s’est pas tue, elle a parlé, écrit, dénoncé.

La vie lui est ôtée le 7 octobre 2006 (jour anniversaire de Vladimir Poutine) par arme à feu car, Anna Politkovskaïa est une journaliste d’investigation ; militante des droits de l’homme ; elle dérange, parle trop et pointe du doigt les atrocités de la guerre en Tchétchénie ; et elle participe aux négociations de la prise d’otages du Théâtre Doubrovka de Moscou en 2002. L’écriture précise, factuelle, parfois difficile (par les propos de guerre), est aussi un cri de dénonciation. Et malgré tout, ce formidable texte est d’une poésie ultime et incarné par deux comédiennes qui se mettent à nu.

Avis de la rédaction :


Les deux comédiens se mettent à nu. leurs seuls corps, une chaise et une ambiance lourde ou règne un monde enfumé créent le décor. Le verbe est le principal moteur de cette pièce bouleversante. Les émotions des deux protagonistes passent par leurs gestes, la puissance de leur voix à travers ce récit tellement puissant ainsi que par leur regard tantôt froid, tantôt triste, tantôt rageur…

On n’en ressort pas indemne. Le texte nous ramène inéluctablement aux conflits en Ukraine. Ce texte est singulier et universel car en dehors du lieu, les paroles scandées sont d’une intemporalité et peuvent être prise en compte pour n’importe quels conflits qui met en jeu des vies humaines…

Un immense merci à Maria de Oliveira et à Laurent Mascles qui donne vie au texte d’Anna Politkovskaïa.

Fréderic Guillen, Avignon à l'Unisson, 11 juil. 2022
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